Octopussy’s Garden
Octopussy’s Garden
Mai 2002
Pour moi ce lieu,
cette sculpture creuse,
ressemble
à l'intérieur de mes paupières quand je les abaisse pour séparer mes yeux d'une forte lumière, par exemple du soleil, et que des formes s'y prélassent et s'y promènent amenant à leur suite des lambeaux de phrases
illisibles.
Ce n'est pas une installation
comme trop souvent on en voit, "intellectuelles",
qui font appel à la raison, à des chemins, à des frayages raisonnables du cerveau.
Ici je fais appel à d'autres circuits
il faut entrer par les sens, par la peau
Je ne fais pas des formes pour qu'elles parlent à vos mots mais pour qu'elles s'adressent – c'est mon désir – directement à des formes en vous
à vos volutes
et que celles-ci, ensuite, engendrent vos mots
vos pensées.
Il faut ici se baigner
dans les formes, les traits et la lumière
comme on se baigne dans la musique
subir d'abord
et puis après réfléchir.
L'humour et le sacré jouent ensemble,
le sourire du bouddha.
J'essaie de mettre en formes des "faits psychiques"
des volutes.
Je ne crois pas que nous ayons une âme au sens chrétien du terme, immortelle et appelée à chanter éternellement et gratter la cithare parmi les anges, pas du tout, encore que, pourquoi pas …mais je pense, oh oui je pense bien
que dans la multitude des circuits possibles de notre cerveau peuvent s'allumer quelques îlots d'incertitude
reliés à l'énergie cosmique, à la toute puissance vitale,
à cette même force qui meut les sphères
et qui ressemble à un gigantesque éclat de rire.