Arrivée à Paris depuis tout juste deux ans, j'étais fière de présenter dans ce lieu prestigieux ma première installation réalisée dans la capitale.

Sur trois cordes à lessive tendues parallèlement sont accrochées, par des pinces à linge roses et bleues, différentes pièces et fragments de lingerie. Leur féminité convenue est contredite par l'agressivité retenue, la brutalité subie des graphismes qui les ornent.

Prêtresses vouées au patriarcat, les vestales devaient demeurer invisibles. On peut cependant imaginer leurs vêtements, surtout les plus intimes, ceux qui traduisent à la fois leur virginité, la contrainte qu'elles subissent et le plaisir qu'elles y trouvent; leur dévotion au Patriarche et la souffrance de ce sacrifice. Sous une apparente soumission au fétichisme masculin, le déchirement et l'infamie se font jour en toute innocence. La lessive symbolise aussi l'acquiescement de la femme à un rôle de gardienne du foyer.

Présentée en différents lieux suisses et parisiens, elle est ici montrée installée dans les locaux de l’Ambassade de Suisse à Paris.

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Labyrinthe, Centre de la Jonction, Genève 1972

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Voyage d'une Hypothalamuse, gal L'Eplattenier, Lausanne